samedi 24 septembre 2011

BOURGUIBA ET LA QUESTION PALESTINIENNE


Article paru dans : Kapitalis et Ifriqya Magazine


Après 63 ans de lutte pour reconquérir leur pays, les palestiniens sont réduits à quémander aux NU qu'ils reconnaissent leur Etat, déjà amputé en 1967 d'une grande partie de leur territoire et dont ils étaient prêts à négocier qu’Israël puisse l'amputer encore des colonies qu'il s'est approprié de fait contre l'avis des NU. 
C'est à dire un Etat ayant à peine 20 % du territoire que leur accordaient initialement l'ONU en 1948 au moment de la création de l'Etat d’Israël.

Après son coup de force pour nationaliser le canal de Suez, Nasser est devenu le leader du monde arabe. Bourguiba en lutte pour libérer son pays de la colonisation française, lui a demandé un "coup de main" pour appuyer sa demande d'indépendance auprès des NU et surtout auprès des américains dont il était l'ami. 

Car ce sont les américains qui ont aidé à la dislocation des empires coloniaux particulièrement l'anglais et le français, pour devenir par la suite les "amis" des pays libérés; et étendre ainsi leur influence sur eux.

Quelle fut la réponse de Nasser à Bourguiba ? : "Qu'il attende que la question palestinienne soit résolue, puis ce sera le tour de la Tunisie". Evidemment Bourguiba n'a pas attendu son tour.
L'Histoire lui a donné raison.

Pris par son panarabisme, Nasser va cumuler les fautes. Dont celle de se fâcher avec les EU pour tomber dans les bras des soviétiques. Les EU ont compris qu'il leur fallait un autre allié fiable dans la région : ils vont tout miser sur Israël.




Nasser va séduire d'autres peuples avec son panarabisme dont Bourguiba ne voulait pas, en exportant par la même occasion son mouvement "Baathiste" en Irak, en Syrie.... 

Il ira par populisme, jusqu’à l’épuration de l’Egypte des étrangers pourtant bien intégrés (grecques, arméniens ....qui ont bâtit Alexandrie) et des juifs, reproduisant la bêtise faite avant lui par Isabelle la catholique en Espagne. Privant son pays de ses meilleurs éléments, persuadé que la société égyptienne doit être arabe et musulmane. Ce qui est absurde quand on sait que ce peuple a une grande composante nubienne et que le pays est le berceau du judaïsme et des premières communautés chrétiennes d’Afrique avec leurs plus vieux couvents du monde !
Populisme, que ne suivra évidemment pas Bourguiba. Les étrangers et les juifs qui ont quitté pour diverses raisons la Tunisie, le firent de leur plein gré.

Nasser va séduire d'autres peuples avec son panarabisme dont Bourguiba ne voulait pas, en exportant par la même occasion son mouvement "Baathiste" en Irak, en Syrie.... 

Il ira jusqu’à l’épuration de l’Egypte des étrangers pourtant bien intégrés (grecques, arméniens ....qui ont bâtit Alexandrie) et des juifs, reproduisant la bêtise faite avant lui par Isabelle la catholique en Espagne. Privant son pays de ses meilleurs éléments, persuadé que la société égyptienne doit être arabe et musulmane. Ce qui est absurde quand on sait que ce peuple a une grande composante nubienne et que le pays est le berceau du judaïsme et des premières communautés chrétiennes d’Afrique avec leurs plus vieux couvents du monde ! 

Nous savons ce qu'était devenu le panarabisme nassériste depuis. Cela a donné : Saddam Hussein en Irak, Hafez el Assad puis Bachar El Assad en Syrie, Kaddhafi en Libye.... c'est à dire des dictateurs qui vont s'accaparer les richesses de leur pays qu’ils veulent transformer en République-monarchique.
Et là aussi nous mesurons la clairvoyance de Bourguiba de nous avoir préservés de ces illuminés ! 

Bourguiba était isolé dans le monde arabe dont il ne partageait pas la politique avec son meneur le Grand Timonier " Rais " Nasser. Il était ridiculisé, moqué, humilié....traité de traître aux « arabes ». Mais il a tenu bon. Et l'Histoire lui a donné raison.

Bourguiba en homme légaliste et réaliste, avait conseillé aux palestiniens d'accepter dans un premier temps ce que les NU leur proposaient, à savoir la reconnaissance d'un Etat Palestinien à coté de l'Etat Israélien, quitte à négocier par la suite le retour des réfugiés....
Tout le monde arabe lui avait ri au nez. Pourtant l'Histoire là aussi lui a donné raison.
Puisque beaucoup de palestiniens, après l’échec de toutes les guerres et les différentes "intifadha" (sursaut), regrettent de n'avoir pas suivi le conseil de Bourguiba. Ils auraient économisé les pertes humaines, les souffrances qu'endure leur peuple depuis plus de 63 ans et les pertes territoriales, s'ils s'étaient montrés raisonnables. 

L'Histoire une fois de plus donne raison à Bourguiba, puisque les palestiniens reviennent à la case "départ" pour quémander une reconnaissance par les NU, alors qu'elles voulaient les reconnaître en 1948.

Malheureusement, les palestiniens vont devoir encore attendre que les équilibres géopolitiques changent pour que les EU ne bloquent plus par leur veto toutes les résolutions de l'ONU à l'encontre d’Israël.

Rachid Barnat




Portraits intéressants à travers le Dialogue imaginaire entre Bourguiba et Nasser

1 commentaire:

  1. Rien ne garantie que l'entité sioniste accepterait le compromis, que Bourguiba le préconise déjà en 1948 et en 1952, en prônant la reconnaissance d'Israël par les pays arabes. Au mois d'avril 1953, alors qu'il est en état de déportation, son lieutenant à Tunis, Hédi Nouira, abonde dans le même sens, en affirmant au correspondant particulier du journal israélien Ha'aretz que le Néo-Destour est prêt à exercer son influence dans les pays arabes en faveur d'une paix dans le Moyen-Orient, si Israël « aidait un peuple opprimé et épris de sa liberté à obtenir son indépendance ». Il promet même d'établir, une fois la Tunisie indépendante, des liens d'amitié avec Israël, « sans prendre part au boycottage proclamé contre cet État par la Ligue arabe ».

    Il est vrai que le parti de Habib Bourguiba mise alors sur l'appui du lobby juif en France et aux États-Unis d'Amérique pour amener le gouvernement français à consentir un arrangement honorable avec la Tunisie. Mais le chef du Néo-Destour maintient ses positions à l'égard d'Israël, même après l'indépendance de la Tunisie. Dans une conférence de presse, tenue le 3 mai 1965 à Tel-Aviv, le président du Congrès juif mondial, Nahum Goldman, évoquant le discours de Jéricho, affirme que ses relations avec Habib Bourguiba remontent à 1954, que depuis le leader tunisien rencontre une ou deux fois par an A.L. Easterman, le secrétaire politique de son organisation, « pour discuter de divers problèmes juifs ».

    Ces contacts se poursuivent à Tunis même après l'indépendance de la Tunisie , et plus précisément au mois de juillet 1957, quelques jours avant la proclamation de la République tunisienne. L'entretien porte cette fois essentiellement sur le sort de la communauté juive de Tunisie, les conditions de son émigration en Israël et les rapports de la Tunisie avec ce pays. Tout en mentionnant spontanément le droit des Juifs à émigrer vers Israël, Habib Bourguiba affirme que les Arabes doivent accepter l'existence de ce pays et travailler avec lui tôt ou tard. Il ajoute même « qu'il va certainement jouer sa part dans la réalisation d'un modus vivendi au Moyen-Orient mais qu'il doit avancer avec précaution »

    De là, l'intérêt que porte le Congrès juif mondial aux positions du président de la République tunisienne sur le conflit israélo-arabe : ce que traduit la visite de son président Nahum Goldman en Tunisie en 1960 et sa rencontre avec Habib Bourguiba. Répondant aux craintes de certains de ses collaborateurs, que l'approche développée par Habib Bourguiba à Jéricho qui recommande de s'accrocher à la légalité internationale et d'accepter par conséquent le partage dicté par l'ONU en 1947, ne soit admise par les dirigeants arabes du Proche-Orient, David Ben Gourion, alors à la tête du gouvernement israélien, leur dit : « Ne craignez rien, nos adversaires d'ici sont différents. Il n'y a aucun risque pour qu'ils adoptent la ligne bourguibiste. »

    source : Extraits de l'article de l'historien Ali Mahjoubi.

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